Racine exprime son amitié pour son épouse, son « cher cœur1 », et il forme avec elle un couple uni dans l’affection portée aux enfants. Racine rend hommage à son dévouement quand il est malade et assure Jean-Baptiste qu’il pourra compter sur cette mère quand « il n’y sera plus »…

• 1. Le tutoiement surgit en toute fin de lettre au profit de cette expression inattendue d’affection : « Adieu, mon cher cœur, embrasse tes enfants pour moi et donne-moi souvent des nouvelles de notre fils ». (À M^me Racine, 16 mai 1692).

À Jean-Baptiste Racine
À Paris, le 24^e octobre [1698]

[…] Votre mère est en bonne santé, Dieu merci, quoiqu’elle ait pris bien de la peine après moi pendant ma maladie. Il n’y eut jamais de garde si vigilante ni si adroite, avec cette différence que tout ce qu’elle faisait partait du fond du cœur et faisait toute ma consolation. C’en est une fort grande pour moi que vous connaissiez le mérite d’une si bonne mère, et je suis persuadé que quand je n’y serai plus, elle retrouvera en vous toute l’amitié et toute la reconnaissance qu’elle trouve maintenant en moi. […]

Jean Racine, Correspondance, éd. J. Lesaulnier, Paris, Champion, 2017

Racine Jean, « Lettres de Jean Racine », éd. par Cousson Agnès, dans « Ego Corpus », EcriSoi (site Internet), 2021, URL : https://ecrisoi.univ-rouen.fr/ego-corpus/leloge-de-lepouse, page consultée le 16/12/2024.