Présentation

Le projet Ecrisoi est conçu comme le prolongement et l’extension scientifique de la publication du Dictionnaire de l’autobiographie. Écritures de soi de langue française (sous la direction de F. Simonet-Tenant avec la collaboration de Ph. Lejeune, J.-L. Jeannelle, M. Braud et V. Montémont, Champion, 2017, 845 p.). À travers 457 entrées réparties entre plusieurs catégories (auteurs, œuvres, genres, notions techniques et termes littéraires, supports et instruments, entrées thématiques, entrées géographiques, époques et mouvements littéraires, outils et lieux de travail), 192 contributeurs explorent les écritures de soi dans une large continuité historique et dans l’espace francophone.

L’éditorialisation des Ecritures de Soi, sous l’acronyme « EcriSoi », est donc d’abord conçu comme un site-compagnon du Dictionnaire mais il ne se limite pas à cela.

Comme site-compagnon du Dictionnaire, il propose l’actualisation des très nombreuses bibliographies qui accompagnaient 75 % des articles du Dictionnaire, la traduction en anglais des articles consacrés aux genres (autobiographie, journal, correspondances, mémoires) et de nouveaux articles.

Le site a également une fonction heuristique : nous envisageons une extension de la problématique scientifique sur les écritures de soi à d’autres espaces linguistiques en Europe (allemand, anglais, espagnol, italien, polonais, portugais…). Les écritures de soi s’appréhendent-elles à travers les mêmes notions (générique, poétique, historique) dans d’autres espaces linguistiques ? L'idée est de prendre en compte la part d'intraductibilité qu'il y a dans les concepts, les catégories, les noms de genres que nous employons dans les études sur les genres factuels à la première personne. Il serait ainsi fécond de s'interroger sur la possibilité d'exporter des notions ou des concepts, sur l'intérêt d'établir des équivalences ou de mettre en évidence au contraire les incompatibilités, tout aussi révélatrices. L’éditorialisation des Ecritures de Soi se veut le chantier de cette réflexion grâce à la partie dédiée « le Babel des écritures de soi » qui comprendra un essai de terminologie comparée des écritures de soi en Europe, la retranscription d’entretiens avec des universitaires étrangers sur l’état des lieux critiques en ce domaine dans leurs pays respectifs, des comptes rendus d’ouvrages critiques parus dans ce champ en Europe.

Enfin, l’idée est que cette stratégie éditoriale inédite fournisse à la fois des ressources métatextuelles sur les écritures de soi (définitions, bibliographie etc) et des ressources textuelles avec des extraits ordonnés de corpus, de là une partie dédiée aux « EgoCorpus ». En ce qui concerne les corpus, le souhait est de promouvoir des corpus qui n’ont pas beaucoup de visibilité. Il ne s’agit pas d’éditer l’intégralité des corpus mais plutôt de faire ce que Philippe Lejeune appelle joliment dans son ouvrage Aux origines du journal personnel des « croquis de lecture » : présenter l’auteur du texte, la physionomie du corpus (ce seront globalement des corpus inédits), donner une vue d’ensemble de ces textes et de leurs enjeux, proposer au lecteur une série d’extraits ordonnés et contextualisés.