Si l’Antiquité a connu des formes de littérature personnelle, souvent liées à la nécessité d’une apologie et le plus souvent de manière ponctuelle et occasionnelle, la démarche chrétienne de la conversion, qui implique un retournement complet de tout l’être, est à l’origine d’une nouveauté qui fonde l’autobiographie, le récit rétrospectif de vie personnelle. L’initiative de l’apôtre Paul, qui réitère par trois fois le récit de sa conversion (Actes des apôtres) afin d’encourager des frères engagés dans un parcours de vie similaire, fut une innovation sans équivalent dans le monde antique païen. Il eut des émules, tel saint Cyprien, qui détaille son parcours dans sa lettre à son ami […]

Bibliographie

Pierre Courcelle, Les « Confessions » de saint Augustin dans la tradition littéraire. Antécédents et postérité, Études augustiniennes, 1963.

René Démoris, Le Roman à la première personne. Du classicisme aux Lumières, Genève, Droz, 2002.

Jean‑Claude Fredouille, « Les Confessions d’Augustin, autobiographie au présent », dans L’Invention de l’autobiographie : d’Hésiode à saint Augustin, Marie-Françoise Baslez, Philippe Hoffmann et Laurent Pernot (dir.), Paris, Presses de l’École normale supérieure, 1993.

Pascale Thouvenin, Port-Royal et les Mémoires. Chroniques de Port-Royal, Vrin, 1999.