Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, les mémorialistes d’Ancien Régime qui se lancent dans de vastes considérations sur l’ancienneté et la noblesse de leur famille, malgré l’intensité de leur rapport identitaire à ces questions, sont assez rares. Tout en haut de la hiérarchie, il va de soi que la Grande Mademoiselle, petite‑fille d’Henri IV et nièce de Louis XIII, n’a pas à se fatiguer à entasser les preuves de la pureté de sa race. Beaucoup plus bas dans l’échelle sociale, une Mme de Staal‑Delaunay, qui commence ses Mémoires en signalant laconiquement qu’après s’être crue « quelque chose » dans son enfance elle découvrit que, par sa naissance, elle n’était « rien », et […]

Bibliographie

Frédéric Briot, Usage du monde, usage de soi. Enquête sur les mémorialistes d’Ancien Régime, Seuil, 1994.

Frédéric Charbonneau, Les Silences de l’Histoire. Les Mémoires français du XVII^e siècle, Québec, Presses de l’Université Laval, 2000.

Delphine de Garidel, Poétique de Saint‑Simon. Cours et détours du récit historique dans les « Mémoires », Honoré Champion, 2005.

Emmanuèle Lesne, La Poétique des Mémoires (1650-1685), Paris, Honoré Champion, 1996.

Régine Robin, « Un projet autobiographique de Georges Perec : “L’Arbre” », dans Le Cabinet d’amateur, n^o 1, printemps 1993, p. 5‑28.

Maïté Snauwaert, « Conteurs contemporains : le “roman familial” entre mythologie et généalogie », dans Transmission/Héritage dans l’écriture contemporaine de soi, Clermont‑Ferrand, Presses de l’Université Blaise Pascal, 2009, p. 129‑140.

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