Qu’elle intervienne comme document hors texte, motif dans le récit, illustration ou modèle d’écriture, la photographie suscite un sentiment ambivalent chez l’autobiographe. Elle le séduit comme signe d’existence, car elle inscrit mieux que la peinture le sujet dans l’espace et dans le temps, aussi bien à la prise de vue (il faut être là) que par son réalisme optique. J’inscris donc j’existe : en deçà de tout « pacte de vérité », trace photographique et énonciation autobiographique sont traversées par le même fantasme d’empreinte. En rendant toute vie précaire, la Seconde Guerre mondiale a renforcé ce primat de l’existence sur le sens et de la photographie comme archive ou […]

Bibliographie

Fabien Arribert-Narce, Photobiographies pour une écriture de notation de la vie (Roland Barthes, Denis Roche, Annie Ernaux), Honoré Champion, 2014.

Sylvie Jopeck (dir.), La Photographie et l’(auto)biographie, Gallimard, 1994.

Véronique Montémont, « Sépias au miroir », dans Le Propre de l’écriture de soi, Françoise Simonet-Tenant (dir.), Téraèdre, 2007, p. 55‑61.

Magali Nachtergael, Les Mythologies individuelles. Récit de soi et photographie au XX^e siècle, Amsterdam, Rodopi, 2012.

Denis Roche, La Photographie est interminable. Entretien avec Gilles Mora, Seuil, 2007.

Danielle Méaux et Jean-Bertrand Vray (dir.), Traces photographiques, traces autobiographiques, Publications de l’Université de Saint‑Étienne, 2004.