Les Mots (1964 ; écrit au fil d’arrêts et d’à‑coups de 1952 à 1963) représente, dans l’histoire de l’autobiographie, un embranchement si audacieux qu’il n’a guère été imité ou prolongé. Le livre est dans sa conception d’une totale originalité. Il ne s’agit pas d’une confession, ni d’une quête de sa singularité morale ou psychique, à l’instar de Rousseau ou de Gide. Ni non plus d’une cartographie de son imaginaire comme l’avait tentée Leiris. L’ouvrage entend configurer une certaine vérité d’une enfance qui ne passe pas par les voies habituelles d’une histoire de soi (respect d’une chronologie, repérage de dates), ni même toujours par l’exactitude factuelle. […]

Bibliographie

Claude Burgelin, « Les Mots » de Jean‑Paul Sartre, Gallimard, 1994.

Michel Contat (dir.) Pourquoi et comment Sartre a écrit « Les Mots », PUF, 1996.

Philippe Lejeune, « L’Ordre du récit dans Les Mots de Sartre », Le Pacte autobiographique, Seuil, 1975.

Jean-François-Louette (dir.), « Introduction » et « Notice », dans Les Mots et autres écrits autobiographiques, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2010.