Le terme « autobiographie » au sens moderne défini par Philippe Lejeune est anachronique dans un siècle marqué par la formule de Pascal – « Le moi est haïssable » – et imprégné de la morale de saint Augustin, sévère à l’encontre du moi. La Cité de Dieu oppose amour de Dieu et amour de soi, pressant l’homme de choisir. Le discours sur soi est suspect de vanité. « Il n’est permis de parler de soi-même, qu’aux personnes d’une vertu éminente » (Antoine Arnauld et Pierre Nicole, La Logique ou l’Art de penser). L’écriture de soi relève de la confession et doit avoir une finalité morale ou spirituelle pour être légitime. L’examen de conscience est le seul […]

Bibliographie

Pierre Courcelle, Les « Confessions » de saint Augustin dans la tradition littéraire. Antécédents et postérité, Études augustiniennes, 1963.

Agnès Cousson, L’Écriture de soi. Lettres et récits autobiographiques des religieuses de Port-Royal, Angélique et Agnès Arnauld, Angélique de Saint-Jean Arnauld d’Andilly, Jacqueline Pascal, Honoré Champion, 2012.

Marc Fumaroli, « Les Mémoires du XVII^e siècle au carrefour des genres en prose », dans XVII^e siècle, n^os 94‑95, 1971.

Michel Foucault, « L’Écriture de soi », dans Corps écrit n^o 5, « L’Autoportrait », PUF, 1983.

Philippe Lejeune, L’Autobiographie en France, Armand Colin, 1971.

Emmanuèle Lesne, La Poétique des Mémoires (1650‑1685), Honoré Champion, 1996.

Pascale Thouvenin (éd.), Nicolas Fontaine, Mémoires ou histoire des Solitaires de Port‑Royal, Honoré Champion, 2001.