Si les autobiographes traitent beaucoup de leur famille, les familles pour leur part n’aiment guère être maltraitées par eux, et la publication d’un texte autobiographique peut devenir pour elles une épreuve qu’elles considèrent comme une prise de pouvoir hostile, ou du moins comme un acte de maîtrise insupportable. Souvent la famille est le premier destinataire des écritures de soi, conçues originellement comme transmission d’une expérience mais avant tout d’un nom et d’une généalogie, en particulier dans les Mémoires. Ceux de Marmontel, publiés de manière posthume en 1804, sont au départ destinés à ses enfants, ceux de la comtesse de Boigne sont intitulés Récits […]

Bibliographie

Murielle Lucie Clément et Sabine van Wesemael (dir.), Relations familiales dans les littératures françaises et francophones des XX^e et XXI^e siècles. La figure du père, L’Harmattan, 2008.

Anne‑Marie Garat, Photos de familles. Un roman de l’album, Actes Sud, 2011.

Gisèle Mathieu‑Castellani, La Scène judiciaire de l’autobiographie, PUF, 1996.

Élisabeth Roudinesco, La Famille en désordre, Fayard, 2002.

Dominique Viart, « Filiations littéraires », dans La Revue des lettres modernes, Série Écritures contemporaines, n^o 2 : « États du roman contemporain », Lettres modernes Minard, 1999, p. 115-139.