Le genre de l’essai rencontre la question autobiographique d’une façon particulière, car, dans sa manière d’écrire le « soi », l’essai se passe de narration – tout comme les Essais de Montaigne faisaient l’économie du récit, alors même que la matière personnelle y abondait. Ce qui se lit de l’individu dans l’essai, ce n’est pas une suite d’événements, mais un assemblage de thèmes, de citations, de lectures et d’idées tamisés par une conscience. Cette dissémination semble de mieux en mieux accordée aux identités contemporaines, ces identités impropres : « La décomposition de la forme narrative parallèle à la perte d’identité du personnage, fait franchir les bornes […]

Bibliographie

Michel Beaujour, Miroir d’encre. Rhétorique de l’autoportrait, Seuil, 1982.

Pierre Glaudes et Jean‑François Louette, L’Essai, Armand Colin, 2011.

Marielle Macé, Le Temps de l’essai. Histoire d’un genre en France au XX^e siècle, Belin, 2006.

Paul Ricœur, Soi‑même comme un autre, Seuil, 1990.