« Toucher le réel de la personne »
Revue des études slaves, XCII-1, 2021, dossier « Ego-documents en Russie du Moyen Âge à nos jours », dirigé par Sarah Gruszka et Eugène Priadko, Institut d’études slaves / EUR'ORBEM.
« Le Nom et le Destin – tel est le niveau fondamental à partir duquel nous travaillons et ce que nous tentons de documenter et de restaurer[1]. » Il nous faut prêter toute notre attention à la force, à la fois politique et épistémologique, de ces quelques mots prononcés le 12 décembre 2022 par le militant des droits de l’homme Jan Račinskij[2] à l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix à l’ONG Memorial International. Également attribué cette année au militant biélorusse Ales’ Beljackij et à l’organisation ukrainienne Centre pour les libertés civiles, ce prix est venu récompenser un travail gigantesque de documentation débuté en 1989, à l’initiative d’Andrej Saxarov, pour faire la lumière sur les crimes historiques commis en Union soviétique. Depuis sa création jusqu’à sa dissolution par la Cour suprême de Russie le 21 décembre 2021, Memorial ne s’est jamais intéressé directement à la Grande Histoire, si l’on comprend cette dernière comme le récit des décisions politiques des grands hommes ou encore comme la narration des événements qui jalonnent la marche des États. Il s’est agi avant tout, pour les militants et les militantes de cette ONG, de reconstituer la destinée de millions d’individus, hommes et femmes singuliers pris dans les rets du pouvoir, de façon à inverser la hiérarchie des valeurs prédominante encore aujourd’hui en Russie, un pays où la « sacralisation du pouvoir d’État[3] » [sakralizacija gosudarstvennoj vlasti], selon la formule de Račinskij, semble s’être effectuée, durant tout le XXe siècle, au détriment de la « personne[4] » individuelle [ličnost’], de son histoire, de ses sentiments et de sa dignité.
Le terme russe ličnost’ appartient à la famille du mot slavon lik qui dénote le visage lumineux de l’icône. Dans le discours social des années 1930-1940, son sémantisme ne recoupe que partiellement le sens du terme français « individu » ; on le trouve d’ailleurs très souvent employé en tension avec une notion qui lui semble a priori antithétique et qui désigne, à cette époque, une réalité centrale de la vie soviétique : le « collectif » [kollektiv]. Il convient donc d’aborder avec précaution la corrélation discursive de ces deux termes comme y invite l’historien Oleg Kharkhordin[5]. Les travaux de ce dernier sont emblématiques d’une approche historiographique, les Soviet Subjectivity Studies, qui a considérablement renouvelé les débats sur la nature politique du régime issu de la révolution d’Octobre depuis le début des années 2000. Coordonné par Sarah Gruszka et Eugène Priadko, le récent dossier de la Revue des études slaves portant sur les ego-documents en Russie s’inscrit directement dans ce champ d’investigation, tout en faisant écho à une exigence renouvelée du souci de la « personne » contre toutes les formes de violence d’État.
La quête du sujet en Russie
À partir des années 1990, les historiens de la période stalinienne ont bénéficié d’une ouverture partielle des archives qui leur a dévoilé l’existence d’une multitude d’écrits personnels (autocritiques, correspondances, journaux intimes, témoignages, enquêtes sociales…). La découverte de ces sources inédites les a obligés à remettre en cause l’idée, pourtant bien établie dans les études soviétiques, d’une censure, si ce n’est d’un contrôle totalitaire du pouvoir, qui se serait exercé à tous les niveaux de la vie sociale et individuelle. Pour comprendre une telle prolifération de discours, certains auteurs ont choisi de rompre avec la thèse d’une défiance univoque du pouvoir stalinien vis-à-vis de l’introspection personnelle. L’ambition du régime soviétique était bel et bien de nature anthropologique : les bolchéviques voulaient créer un Homme Nouveau doté d’une « structure d’âme neuve[6] ». Nos historiens, principalement anglophones, se tournent alors vers la « boîte à outils » foucaldienne, en particulier vers le concept d’assujettissement qui leur permet de ne pas réduire l’exercice du pouvoir au simple jeu de l’interdit et de la violence coercitive, de renverser en somme ce que Michel Foucault appelait lui-même « l’hypothèse répressive[7] ».
Assujettir, pour Foucault, c’est toujours constituer les hommes en « sujets », au double sens du mot, et pour cela les insérer dans des procédures discursives, dans des rituels de parole au sommet desquels trône l’aveu, ce dernier pouvant être considéré, depuis le Moyen Âge, comme une matrice indépassable du discours sur soi. Les archives judiciaires du NKVD apparaissent dès lors elles aussi comme de véritables « confessions[8] », c’est-à-dire comme des documents littéraires, au carrefour du politique et de l’intime. Notons que chez Foucault le processus de constitution du sujet se comprend également, à partir du corpus des textes philosophiques antiques, comme une ascèse, un « entrainement de soi par soi[9] » lié à un ensemble de techniques, au premier rang desquelles se situe l’écriture. Cette inflexion de la « microphysique du pouvoir[10] » foucaldienne vers les territoires de l’éthique hellénistique se retrouve également dans le courant des Soviet Subjectivity Studies, en particulier au cœur de l’étude fondamentale que Jochen Hellbeck a consacrée aux journaux intimes écrits durant la période stalinienne en les définissant comme des « laboratoires du moi[11] ». En vérité, toutes ces études ont pour objet commun l’entremêlement du public et de l’intime ; elles s’intéressent à la personne soviétique telle qu’elle émerge en clair-obscur, à l’issue d’un processus d’assujettissement, mais aussi telle qu’elle s’avoue dans l’originalité maintenue d’un rapport à soi.
S’il s’attache à ressaisir les multiples visages de ce « sujet socialiste illibéral[12] », à la frontière des injonctions du pouvoir et de leurs réappropriations par les individus, le présent volume tend aussi à élargir considérablement son objet et, pour cela, à déplacer ses bornes chronologiques. En effet, seuls trois textes sur les treize articles qui composent le dossier sont consacrés à des ego-documents rédigés durant l’époque stalinienne. La plus impressionnante de ces études est certainement celle de Sarah Gruszka qui se penche sur un corpus de journaux intimes écrits durant le siège de Leningrad. Inscrite dans le prolongement d’une thèse de doctorat récompensée en 2020 par le Prix de la Chancellerie des Universités de Paris, cette contribution s’intéresse aux « phénomènes d’intériorisation, de réception et de réaction vis-à-vis des schèmes idéologiques du pouvoir[13] », dans la lignée directe des travaux de Jochen Hellbeck. Les articles d’Aleksey Rubtsov et Anastasija Fedotova et, dans une moindre mesure, la postface de Julia Herzberg, viennent davantage questionner la généalogie prérévolutionnaire de ce sujet socialiste en insistant sur l’essor des pratiques autobiographiques en Russie au tournant des années 1860. Prenant pour sources les journaux professionnels écrits dans des camps de pionniers de 1959 à 1975, l’article d’Anna Kozlova tente, quant à lui, d’explorer les ressorts de la subjectivité soviétique poststalinienne. La grande originalité de ce dossier consiste néanmoins dans le fait de « relev[er] le défi que représente la quête du sujet à l’époque pré-pétrovienne[14] », c’est-à-dire durant les périodes précédant l’européanisation de la noblesse russe au XVIIIe siècle. De fait, plusieurs ego-documents de cette époque nous donnent accès aux paroles d’individus concrets, pris dans les mailles de la justice, nous montrant comment l’archive tend à produire du sens « à cet endroit même où les vies cognent contre le pouvoir sans l’avoir choisi[15] ».
Contours des ego-documents
Comme le remarque Aleksandr Lavrov, « il semblerait qu’en Russie, l’autobiographie soit née de l’esprit des interrogatoires[16] ». Cette formulation ne doit pas nous faire négliger l’hétérogénéité des nombreuses sources réunies dans le volume. Celle-ci tient au choix du terme hyperonyme d’« ego-document » préféré à l’expression « écrit de soi » ou encore aux « écrits du for privé[17] ». Proposé en 1958 par l’historien de la littérature néerlandais Jacob Presser, ce néologisme renvoie à une large variété d’écrits, sans distinction de genre : l’auteur y est censé simplement coïncider avec le sujet d’un discours continu dans lequel sont décrits ses sentiments, ses actions et ses pensées[18]. Cette catégorie se situe d’emblée à la lisière du littéraire dans la mesure où elle intègre de nombreux textes qui n’avaient jamais été destinés à la publication et où elle pose la question de l’intentionnalité de l’œuvre.
Plusieurs historiens ont repris ce terme, à partir des années 1970, pour désigner les sources historiques à caractère autobiographique. La catégorie des ego-documents ne se limite pas pour autant aux formes canoniques de la littérature dite « personnelle », qu’il s’agisse du journal intime, pourtant bien représenté dans le présent volume, ni des Mémoires ou encore de la correspondance. Nombreux sont les contributeurs et contributrices de notre ouvrage à remettre en cause cette définition strictement énonciative des ego-documents en insistant sur leur construction collective et sur leur nature nécessairement polyphonique. Ils ou elles peuvent reprendre à leur compte la définition élargie qu’en donne l’historien allemand Winfried Schulze, ce dernier ayant choisi d’inclure dans cette catégorie toutes les sources où une subjectivité se donne à lire, y compris parfois contre son gré et sans coïncider forcément avec l’auteur du document[19]. C’est particulièrement le cas des archives judiciaires et autres procès-verbaux d’interrogatoires, étudiés par Angelina Kalashnikova et Aleksandr Lavrov pour la période pré-pétrovienne mais aussi par Timofey Rakov, pour la période soviétique des années 1930, ce dernier insistant à juste titre, à partir des travaux d’Igal Halfin, sur l’idée d’une « co-auctorialité paradoxale entre enquêteur et inculpé[20] » dans les dossiers du NKVD. Pour tenter de ressaisir ces expressions morcelées, Catherine Depretto propose de réinvestir une catégorie critique forgée par la théoricienne Lidija Ginzburg. Chez cette autrice, proche des milieux formalistes, la notion de « littérature de l’intervalle[21] » [promežutočnaja slovesnost’] permet de regrouper plusieurs genres littéraires bien connus mais aussi des pratiques d’écriture moins identifiables que l’écrivaine pétersbourgeoise mobilise pourtant dans ses textes et qui s’offrent « comme alternative aux formes traditionnelles [ou] comme sphère préservant indépendance de pensée et autonomie du langage[22] » dans un contexte de forte pression idéologique.
À la question traditionnelle des genres de l’écriture de soi, le présent dossier choisit de substituer, dans sa troisième partie, une série d’interrogations qui concernent la constitution des archives personnelles en tentant d’explorer les modalités de leur transmission et les spécificités de leur traitement. Il s’agit là encore d’ébranler une ligne de partage tenace entre, d’une part, les documents cotés, archivés, enregistrés et, de l’autre, les écrits plus anarchiques voués à l’exploration et à la manifestation de soi. Inspirée par des initiatives comme le centre « Archives du peuple » [Narodnyj arxiv], le travail de documentation de l’ONG Memorial International ou encore, plus récemment, le portail numérique Prožito, fondé en 2015 par l’historien Mixail Melničenko dans le but d’inventorier un fonds impressionnant d’écrits intimes russophones, Julia Herzberg propose d’envisager les ego-documents comme des « contre-archives[23] ». Cette formule ne manque pas d’entrer en résonance avec la définition des archives personnelles proposée par Philippe Artières et Jean-François Laé, qui y voient des « contre-sources[24] » pour l’investigation du social.
La personne entre individuel et collectif
Or il s’agit de constituer cette archive en « espace d’interdisciplinarité[25] », ce qui implique d’en faire un carrefour de méthodes. La question qui filigrane le volume peut en effet être formulée de la sorte : comment se joue l’articulation de l’individuel et du collectif au sein d’une même personne ? À cette question de nature anthropologique se greffe une question épistémologique : quelles méthodes permettront de démêler au mieux cet enchevêtrement de discours, de représentations et de conduites ? La tradition philologique russe confirme ici sa vivacité et son pouvoir d’élucidation du réel dès l’article liminaire qu’Eugène Priadko consacre à l’épître du prêtre Sil’vestr adressé à son fils Anfim. Dans le mouvement de reprise des citations bibliques mais aussi dans les écarts de l’épître avec le texte du Domostroj (célèbre ménagier russe du XVIe siècle) se joue, chez l’auteur médiéval, tout un travail patient d’adaptation du matériau traditionnel à l’identité de son destinataire et, partant, à la singularité d’une relation personnelle. Cette attention portée aux intertextes et autres citations, traces cicatrisées d’écritures antérieures, se retrouve au cœur de l’étude du journal personnel d’Apollinarija Jušina menée par Aleksey Rubtsov. Sensibles à l’activité créatrice de cette jeune lectrice de Vologda et aux conduites braconnières prisées par les milieux nihilistes des années 1860-1870, ces analyses viennent désigner l’ego comme un effet d’intertextualité.
Pour interroger de tels va-et-vient entre des modèles littéraires disponibles et la formation d’une subjectivité singulière, les contributeurs et contributrices du volume peuvent s’appuyer sur la « sémiotique des comportements[26] » développée par Irina Paperno autour de la notion de type. C’est dans le sillage des travaux de cette dernière et, plus généralement, de l’école sémiotique de Tartu qu’Elena Leonenko pense les stratégies de mise en scène de soi développées par la poétesse Izabella Grinevskaja à l’intérieur de ses archives personnelles. Afin de mieux comprendre ces logiques d’identification sociale, Sarah Gruszka préfère mobiliser le vocabulaire rhétorique et parler d’« ethos collectiviste[27] » en appliquant le concept aux phénomènes de désubjectivation à l’œuvre dans les journaux personnels de son corpus. Dans toutes ces configurations conceptuelles et dans les études de cas qui leur sont liées, il importe toutefois de reconnaître la capacité des individus à faire entendre leurs voix uniques en se réappropriant les outils de contrôle qui sont à leur disposition. Cet accent porté sur l’agentivité sociale des personnes apparaît de manière frappante dans l’article qu’Anna Kozlova consacre aux journaux professionnels écrits dans les camps de pionniers durant les années 1960. Il semble en effet qu’à l’intérieur des espaces d’écriture placés entre le sujet et lui-même vienne souvent se loger le retournement du langage réflexif de l’autocritique en une dénonciation perspicace des défaillances du système.
Rendre audibles les nombreuses histoires enfouies dans l’Histoire grâce aux ego-documents, c’est donc donner accès à des trajectoires, à des voix trop souvent recouvertes par le bruit, les discours et la musique martiale des États. Ces contre-sources peuvent aussi nous livrer une meilleure compréhension des processus d’identification minoritaire, ce qui explique leur place centrale aussi bien dans l’historiographie des femmes que dans celle des mouvements sectaires en Russie. S’il nous est permis d’émettre une ultime réserve sur les incomplétudes d’un travail tout à fait remarquable par l’ampleur historique de sa démarche, on pourrait regretter le manque de transversalité comparatiste tout au long des contributions de ce volume. Car au final, une dernière question subsiste : un sujet russe unifié a-t-il jamais vraiment existé ? À l’exception de l’article d’Elena Busyreva, qui prend pour sources les archives personnelles de familles finnoises originaires de la région de Mourmansk, ce numéro de la Revue des études slaves peine à rendre compte de la diversité ethnique du contexte politique impérial. Or la diachronie ne suffit sans doute plus à nous prémunir des dérives essentialisantes d’un culturalisme si prégnant encore aujourd’hui dans le discours officiel russe.
Comme le confirme l’étude de Kristina Tanis sur la réception des « films trophées » saisis en Europe de l’Ouest par l’Armée Rouge, la clôture idéologique stalinienne n’a nullement empêché les ego-documents soviétiques de se faire le miroir des mouvements de friction interculturelle qui composent l’histoire de la mondialisation. Cette recherche, précieuse mais isolée, nous confirme qu’il importe aujourd’hui d’ouvrir le champ des études russes à l’analyse des mouvements transnationaux qui le constituent. Loin de désigner un défaut du présent volume, ma remarque en indique plutôt l’horizon, tel qu’il est d’ailleurs explicitement dessiné par la postface de Julia Herzberg[28]. À l’issue de cette lecture, on s’aperçoit néanmoins que la plupart des contributeurs et contributrices du dossier ont fait une large part à leurs émotions, toujours présentes en deçà de l’objectivité scientifique. L’archive nous captive par sa matérialité. Elle mobilise notre intellect autant que notre affectivité et finalement nous émeut en nous donnant l’impression de « toucher le réel[29] ». À l’heure où, malgré les progrès de la numérisation croissante, de nombreux fonds d’archives restent inaccessibles, en Russie comme en Ukraine, aux chercheurs étrangers, il nous faut entendre la puissance politique de ces affects. En effet, à travers toutes ces traces, tous ces récits de vie et tous ces fragments d’écriture intime, une vérité têtue continue de résister à l’uniformisation du temps présent. Les archives semblent nous répéter ceci : chaque vie est inoubliable. Plus que jamais, chaque personne compte.
[1] Discours du lauréat du prix Nobel de la paix 2022 Memorial International, lu par Jan Račinskij le 10 décembre à Oslo. URL : https://www.nobelprize.org/uploads/2022/12/memorial-lecture-russian.pdf, consulté le 28 décembre 2022 (c’est moi qui traduis les citations du russe ou de l’anglais).
[2] En conformité avec les conventions éditoriales de la Revue des études slaves, j’adopte pour la plupart des noms propres originellement orthographiés en cyrillique le système de translittération dit « des slavistes ».
[3] Discours du lauréat du prix Nobel de la paix 2022 Memorial, op. cit.
[4] Ibid.
[5] Oleg Kharkhordin, The Collective and the Individual in Russia: A Study of Practices, Berkeley, University of California Press, 1999.
[6] Nicolas Berdiaev, Les Sources et le sens du communisme russe, trad. L. Julien Caïn, Paris, Gallimard, 1951, coll. « Idées NRF », p. 362.
[7] Michel Foucault, Histoire de la sexualité. 1, La volonté de savoir (1976), Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1994, p. 23-69.
[8] Igal Halfin, Stalinist Confessions: Messianism and Terror at the Leningrad Communist University, Pittsburgh, University of Pittsburgh press, 2009.
[9] Michel Foucault, « L’écriture de soi » (1983), Dits et écrits, 1954-1988, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001, t. 2, p. 1236.
[10] Michel Foucault, Surveiller et punir. Naissance de la prison (1975), Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1993, p. 34.
[11] Jochen Hellbeck, Revolution on My Mind: Writing a Diary Under Stalin, Cambridge, Harvard University Press, 2006, chapiter 3, p. 53-115.
[12] Ibid., p. 9.
[13] Sarah Gruszka, « “Dois-je écrire sur moi ?” la part du personnel dans les journaux intimes soviétiques (Leningrad, 1941-1944) », Revue des études slaves [En ligne], XCII-1, 2021. URL : http://journals.openedition.org/res/4179, consulté le 28 décembre 2022.
[14] Sarah Gruszka, Eugène Priadko, « Introduction. La subjectivité́ dans les ego-documents russes : entre l’individuel et le collectif », Revue des études slaves [En ligne], XCII-1, 2021. URL : http://journals.openedition.org/res/4103, consulté le 28 décembre 2022.
[15] Arlette Farge, Le Goût de l’archive, Paris, Seuil, 1989, p. 41.
[16] Aleksandr Lavrov, « Les interrogatoires de vieux-croyants comme ego-documents », Revue des études slaves [En ligne], XCII-1. URL : http://journals.openedition.org/res/4128, consulté le 28 décembre 2022.
[17] Madeleine Foisil, « L’écriture du for privé », dans Philippe Ariès, Georges Duby (dir.), Histoire de la vie privée, t. 3, De la Renaissance aux Lumières, Paris, Seuil, 1987, p. 319-357.
[18] Jacob Presser, « Memoires als geschiedbron », Algemene Winkler Prins Encyclopedie, vol. 7, Amsterdam/Bruxelles, 1958, p. 208-210.
[19] Winfried Schulze (dir.), Ego-Dokumente : Annäherung an den Menschen in der Geschichte, Berlin, Akademie Verlag, 1996.
[20] Timofey Rakov, « Противоречивость большевистского субъекта : архивное дело “О Г. Сафарове” как эго-документ », Revue des études slaves [En ligne], XCII-1, 2021. URL : http://journals.openedition.org/res/4169, consulté le 28 décembre 2022.
[21] Lidija Ginzburg, « Вяземский литератор », Русская проза, Leningrad, Academia, 1926, p. 102-134.
[22] Catherine Depretto, « À la lisière des ego-documents », Revue des études slaves [En ligne], XCII-1, 2021. URL : http://journals.openedition.org/res/4325, consulté le 28 décembre 2022.
[23] Julia Herzberg, « Postface. Ego-Documents As Counter-Archives in Russia », Revue des études slaves [En ligne], XCII-1, 2021. URL : http://journals.openedition.org/res/4205, consulté le 28 décembre 2022.
[24] Philippe Artières, Jean-François Laé, Archives personnelles : histoire, anthropologie et sociologie, Paris, Armand Colin, 2011, p. 9.
[25] Sarah Gruszka, Eugène Priadko, art. cit.
[26] Irina Paperno, Tchernychevski et l'âge du réalisme : essai de sémiotique des comportements (1988), trad. A Langlois, Lyon, ENS Éditions, coll. « Signes », 2017.
[27] Sarah Gruszka, op. cit.
[28] « In the future, this expansion of the understanding of the genre could also be a way to capture the multi-ethnic nature of the Russian empire. In order to include non-Russian social groups in particular, it becomes necessary to renounce the approach in which writing and narrativity are treated as the sole mode of expression, instead expanding the inventory of forms of autobiographical statements by adding songs, proverbs, and images », in Julia Herzberg, art. cit.
[29] Arlette Farge, op. cit., p. 18.