Mémoires et mémorialistes : fonder un idéal familial (1571-1753)

Auteur de la thèse: 
Email auteur: 
ydeguin@gmail.com
Directeur de thèse: 
Spica Anne-Élisabeth, Van Eslande Jean-Pierre
Université: 
Université de Lorraine, Université de Neuchâtel
Année de soutenance: 
2018

Résumé

Notre thèse se propose d’envisager l’écriture des Mémoires, de la seconde moitié du XVIe siècle à la première moitié du XVIIIe siècle, à l’aune d’une écriture de l’idéal familial. Il nous semble en effet que la famille permet de lire à nouveaux frais ces textes pour y voir non plus exclusivement l’expression d’un « je » singulier, mais en réalité d’un « je-nous », d’une identité qui se fait à la fois singulière et collective. En effet, les mémorialistes aristocrates de la Première Modernité investissent, dans leurs Mémoires un espace dans lequel refonder les valeurs de la lignée aristocratique pour affirmer une image d’eux-mêmes au sein de l’espace social et curial : pour ce faire, ils fabriquent un récit familial, une légende de la famille à transmettre au gré de mythes familiaux et de généalogies. Ils construisent une fiction de solidarité au sein d’une famille choisie, qui reconfigure les frontières de la parenté objective pour intégrer à une parenté rêvée des personnages et des collectifs que seule l’écriture peut configurer en membres d’une famille d’encre.

Abstract

Our work proposes to consider the writing of Memoirs, from the second half of the sixteenth century to the first half of the eighteenth century, in the light of a writing of a familial ideal. It seems to us that family enables a new way of reading Memoirs, in order to see not only the expression of a singular “I”, but in fact an “I-we”, an identity that is both singular and collective. Indeed, the aristocratic memorialists of the early modern period invest, in their Memoirs, a space in which they can regenerate the values of the aristocratic lineage to assert an image of themselves within the social and curial space: to do so, they build a family story, a legend of the family to be transmitted using family myths and genealogies. They build a fiction of solidarity within a chosen family, which reconfigures the boundaries of objective kinship to integrate, into a dreamed kinship, characters and collectives that only writing can configure as members of an “ink family”.

Jury

Jérôme Luther Viret, MCF, université de Caen
Anne-Élisabeth Spica, professeure, université de Lorraine
Jean-Pierre van Elslande, professeur, UNINE - Université de Neuchâtel
Emmanuel Bury, professeur, université Paris Sorbonne
Marie-Gabrielle Lallemand, professeure, université de Caen Normandie

Lien

https://www.theses.fr/2018LORR0265