Claudine après Willy : réminiscences et rémanences des écrits de jeunesse dans l’œuvre de Colette

Auteur de la thèse: 
Directeur de thèse: 
Morzewski Christian
Université: 
Université d’Artois
Année de soutenance: 
2018

Résumé

Colette s’est bien souvent montrée critique face à ses premiers écrits, qui ont pourtant signé son entrée en littérature. Il semble donc légitime de s’interroger sur la manière dont l’œuvre de jeunesse, irrigue, par divers biais, les écrits de Colette, sur les causes et les visées profondes de cette présence, et enfin sur l’influence profonde de ces textes sur la structure du récit colettien, rendant sa classification générique difficile. Dans un premier temps, la reprise du prénom « Claudine » dans La Maison de Claudine suggère une réminiscence de l’œuvre de jeunesse, puisque l’écrivain met à distance, mais aussi reprend et développe les motifs des Claudine, comme pour réintégrer pleinement le cycle qui a marqué son entrée en littérature à l’œuvre. Le lien entre les écrits de jeunesse et le reste de l’œuvre dépasse pourtant cette référence, et on peut s’interroger sur la manière dont la genèse de Claudine a constitué la condition de toute écriture ultérieure, autobiographique dans un premier temps, mais également fictionnelle, puisque l’œuvre de l’auteur semble bâtie sur l’incessant dialogue entre l’inévitable dette envers Willy, et la nécessité de dépasser un modèle artistiquement stérile. Enfin, ce dialogue permet de percevoir, tout au long de l’œuvre de Colette, une série de tensions et de paradoxes, qui nourrissent l’écriture parce qu’elles encouragent la mise en question du projet artistique de l’auteur, qui propose une écriture plurielle, aplanissant les catégories génériques au profit de la voix qui porte le récit, faisant de la construction et de la mise en scène d’une figure d’écrivain l’enjeu artistique majeur de l’œuvre de Colette.

Abstract

Colette very often proved to be critical facing her first writings, which however signed her entrance in litterature. It seems therefore evidence based to wonder how youth work has influenced Colette’s writings, and how her first texts have deeply influenced the structure of her stories, making difficult the classification of these texts. At first, the resumption of forename « Claudine » in La Maison de Claudine suggests a reminiscence of youth work, since the writer put away, and also takes back and develops several themes of Claudine, as if she wanted to reintegrate to her project the cycle which marked her beginning in litterature. The link between her first novels and the rest of her works exceeds this reference. So we could wonder why the creation of Claudine is the condition of all her following writings, autobiographic at first, but also fictional, because her texts seem to be built on uninterrupted dialogue between an unavoidable debt towards Willy, and the necessity to surpass a fruitless model. Finally, this dialogue allows to receive, throughout Colette’s work, a series of tensions and paradoxes, which feeds the appraising of the artistic plan of the author, who offers a plural writing, smoothing the generic categories to the advantage of the voice which carries the story, making of the building of writer’s representation the major artistic stake of Colette’s work.

Jury

Christian Morzewski, professeur, Université d’Artois
Marie-Françoise Lemonnier-Delpy, professeure, Université Sorbonne Nouvelle
Francis Marcoin, professeur, Université d’Artois

Lien

http://www.theses.fr/2018ARTO0001

 


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