À qui cherche des préceptes d’action politique, les Mémoires de l’âge classique offrent une mine inépuisable. Montaigne déjà préférait lire « les choses écrites par ceux qui ont essayé comme il faut les conduire » (Essais, II, 10) : chez Guillaume et Martin du Bellay, ambassadeurs et négociateurs émérites, il ne cherchait pas un récit impartial – apanage de l’historien de profession – mais une source d’information irremplaçable : le témoignage autorisé d’hommes politiques de métier. Les récits personnels que Pierre Nora a nommés les « Mémoires d’État » rassemblent ainsi les souvenirs de ceux qui ont eu un accès de première main aux affaires de la couronne, […]

Bibliographie

Frédéric Briot, Usage du monde, usage de soi. Enquête sur les mémorialistes d’Ancien Régime, Seuil, 1994.

Agnès Cousson, L’Écriture de soi. Lettres et récits autobiographiques des religieuses de Port-Royal. Angélique et Agnès Arnauld, Angélique de Saint-Jean Arnauld d’Andilly, Jacqueline Pascal, Honoré Champion, 2012.

Philippe Desan, Montaigne. Une biographie politique, Odile Jacob, 2014.

Christian Jouhaud, Dinah Ribard et Nicolas Schapira, Histoire, littérature, témoignage : écrire les malheurs du temps, Gallimard, 2009.

Nadine Kuperty-Tsur, Se dire à la Renaissance. Les Mémoires au XVI^e siècle, Vrin, 1997.

Emmanuèle Lesne, La Poétique des Mémoires (1650‑1685), Honoré Champion, 1996.

Laurence Tricoche-Rauline, Identité(s) libertine(s). L’écriture personnelle ou la création de soi, Honoré Champion, 2009.