L’écriture de l’enfance au XXe siècle à travers l’étude de Gide, Montherlant, Green, Bazin et Sartre
Résumé
L’écriture de l’enfance à travers l’étude de Gide, Montherlant, Bazin, Sartre et Green consiste à examiner les motifs qui permettent de représenter ladite enfance au XXe siècle. Des théories élaborées par les pédagogues, telles que le morcellement, le tâtonnement, l’inachèvement, le désordre, le libre choix etc, placent l’enfance dans le contexte de la modernité. De l’autobiographie à la fiction, l’enfant est désormais exploité comme un sujet de discours souffrant d’une hybridité de genre. Qu’elle soit heureuse ou malheureuse, l’enfance reste une source inépuisable de création. Elle implique les relations familiales et permet de comprendre l’écriture réactionnaire ! L’enfance est ainsi liée au milieu originel. Chez Gide, l’enfant est façonné par son milieu comme dans les romans de Zola. Se développant sous l’autorité maternelle et dans le cadre d’une éducation puritaine, l’enfant est une victime de la bourgeoisie, il n’est pas encore né à lui-même ou à sa conscience. Il est également une source de naissance en soi, c’est l’attrait de « l’enfant autre ». Chez Bazin, l’enfant est chosifié par la mère. Le comportement de Jean Rezeau va basculer dans la dérive, car il va vivre avec ses frères une enfance et une adolescence compliquées sous l’autorité d’une mère résolue à détruire ses trois fils. L’objectif, avec Montherlant, est de montrer comment les enfants ont une influence sur les adultes. L’enfant est source d’ambivalence : il provoque à la fois des relations conflictuelles et constitue une entité d’espérance. Chez Green, les interférences avec l’enfance sont multiples et le transfert de l’enfance n’est possible que par le canal de la mère. Les souvenirs du Sud ou du royaume du bonheur de l’enfance sont rapportés par la mère. L’enfance est restée du côté de l’Amérique ou du pays perdu. L’enfant imaginaire de Sartre participe également à la naissance à soi. Ces auteurs font de l’enfance un motif de discours détourné et un motif de renouvellement esthétique. Ainsi, l’ouverture sur l’adolescence ou la jeunesse tend à ne pas se limiter sur un âge précis de l’enfance.
Abstract
The writing of childhood in the 20th century by Gide, Montherlant, Bazin, Sartre and Green consists in examining the use of the theme in the context of a particular representation. Family relations, the child and the grown-up world, belonging to a social class, a puritanical education or the influence of religion, such are the main subjects which. Whether it is about reporting one’s real-life experience or transposing one’s vision of childhood, it also means a different mode of existence. It is a question of representing oneself by treating the memories. Theories developed by the teachers such as the division, the experimentation, the incompletion, the disorder, the free choice, place childhood in the context of the modernity. Of the autobiography in the fiction, the child is exploited from now on as a subject of speech suffering from a hybridity of kind. The writers fight with techniques of ordinary language and opt for an irrational and misleading speech which partake of the idea of an impossible word. Thus the narrative of childhood is reminiscent of a known etymology. The word comes from the Latin “in fans” and means “the one who does not speak” which echoes the Greek “fémi”, that is “the one who cannot show his thought by the word”. The study of the theme in the whole of the corpus, shows that these authors choose an approach which aims at presenting childhood as a motive for break. From the fragmentation effect to the unspoken, what is being made manifest is a strong will of renewal which is influenced by the new approaches such as the sociological approach of literature and psychoanalysis. Witnesses of their time, of their environment, these writers act as doctors who point at the problems and at the crises of the nation in the 20th century. In so doing, they give the novels a social relevance, while they make childhood “a motive” for writing.