Qu’est-ce qu’un « livre de raison » ? L’expression est des plus obscures. Pourtant, c’est d’un geste simple et banal que le père de famille, tel un « bon mesnager » (Furetière, Dictionnaire universel), ouvrait autrefois son livre de raison pour y inscrire les menus et hauts faits de l’histoire des siens. Il y tenait ses comptes, bien sûr, et la définition de l’appellation prend ici tout son sens, du latin ratio qui signifie « calcul ». Il y notait aussi les événements familiaux jugés essentiels à la pérennité des siens : naissances, mariages et décès, et plus largement toute information susceptible d’intéresser la parentèle ou de changer le cours ordinaire de sa vie. Plus bavarde, sa […]

Bibliographie

Jean‑Pierre Bardet et François‑Joseph Ruggiu (dir.), Au plus près du secret des cœurs ? Nouvelles lectures historiques des écrits du for privé, Presses de l’université Paris Sorbonne, 2005.

Id., Les Écrits du for privé en France. De la fin du Moyen Âge à 1914, Paris, CTHS, 2014.

Madeleine Foisil, « L’Écriture du for privé », dans Histoire de la vie privée. 3. De la Renaissance aux Lumières, Philippe Ariès et Georges Duby (dir.), Seuil, 1986, p. 331‑369.

Nicole Lemaitre, Le Scribe et le Mage. Notaires et société rurale en Bas‑Limousin aux XVII^e et XVIII^e siècles, Musée du pays d’Ussel, diffusion de Boccard, 2000.

Sylvie Mouysset, Papiers de famille. Introduction à l’étude des livres de raison (France, XV^e‑XIX^e siècle), Presses universitaires de Rennes, 2007.

Jean Tricard, « Les Livres de raison français au miroir des livres de famille italiens : pour relancer une enquête », dans Revue historique, n^O 624, 2002, p. 993‑1011.